Loin des ouvrages qui ont mis au goût
du jour l’analyse psychologique des tueurs « pluricides », l’essai de Richard Poulin et Yanick Dulong
propose une approche sociologique du phénomène des meurtres multiples.
Loin des ouvrages de Stéphane Bourgoin, Robert Ressler et John Douglas, ces profileurs qui ont mis au goût
du jour l’analyse psychologique des tueurs « pluricides », l’essai de Richard Poulin et Yanick Dulong
propose une approche sociologique du phénomène des meurtres multiples. L’avantage de cette optique est de
se détacher des anecdotes souvent mâtinées de psycho-pop relatant l’attachement maternel lacunaire
de l’assassin et ses sempiternelles carences affectives, pour orienter la réflexion vers la dynamique sociale
qui permet l’émergence et la croissance de ce type de criminalité.
La victimologie révèle entre autres le discours sexiste et raciste sous-jacent encore présent aujourd’hui,
qui non seulement justifie le meurtre aux yeux du tueur mais ralentit aussi l’enquête, comme le montre le
cas des prostituées autochtones assassinées dans l’ouest du pays. Ce document écorche aussi au passage
la pornocratie ambiante dont les images se situent à la limite du délictueux.
Quand nous extirperons-nous de cette violence ? Ce choix n’appartient pas à quelques délinquants psychopathes,
mais à tous les membres de la société.
Nuit blanche, no. 117, janvier, février, mars 2010, p. 50.
Plus d’informations sur ce livre
Sisyphe, janvier 2010.